Les écrans bannis

LES ECRANS INTERDITS AU COLLEGE


Ô vous, fervents croisés de la déconnexion,
Qui brandissez, fiers, l’étendard de l’éducation,
En ce siècle où l’écran, dévoreur de l’attention,
Retire aux jeunes esprits la douce contemplation.

Vous prônez la retraite de ces vils appareils,
Qui capturent l’enfance dans leur piège vermeil,
Et par l’interdit vous espérez les sauver,
D’une société folle, d’un avenir dépravé.

Mais ne savez-vous point que cette guerre est vaine?
Qu’à vouloir tout éteindre, vous semez la graine,
D’une révolte sourde, d’un désir plus ardent,
De ces mondes virtuels qui les tiennent à l’instant?

Car chaque pause imposée, chaque heure arrachée,
Les renverra plus forts vers ces cieux de pixels,
Où la lumière bleutée, sans fin les écorchée,
Les détournera loin des rêves essentiels.
Pauvres écoliers, condamnés au mutisme,
Privés de leurs écrans, l’objet de leur autisme,
Vous voilà face au monde, à la réalité crue,
Sans le filtre doré des visions dissolues.
Mais de grâce, laissez leur l’art de découvrir,
Que l’on peut s’évader dans un simple sourire,
Dans les pages d’un livre, dans un chant, dans un jeu,
Et qu’il n’est point besoin de cet éclat vicieux.
En bannissant l’écran, gardez donc à l’esprit,
Que l’on doit remplacer ce gouffre par la vie,
Par la beauté tangible d’une nature immense,
Par la joie du moment, par la douce innocence.
Le vrai combat, mes chers, n’est point dans l’interdit,
Mais dans l’accompagnement d’un regard réfléchi,
Qui montre aux jeunes âmes qu’au-delà des pixels,
Il est un monde vrai, où l’on brille sans artificiel.
Ainsi, vous gagnerez bien plus qu’une bataille,
Vous aurez conquis des cœurs, forgé des esprits d’acier,
Qui sauront faire la part entre le bien et l’écueil,
Entre l’écran factice et la lueur du soleil.

Les écrans interdits au collège